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jeudi, août 16, 2012

Bipolarisation politique...et troisième voie!!

Depuis sa création cet été , le parti de Beji Caid Sebsi ( l'Appel de la Tunisie) fait beaucoup parler de lui , surtout qu'en ce moment et selon les dires de Taieb Baccouche le nombre des adhérents a déjà dépassé les 100000 , d'autres personnes parlent même d'un nombre tendant vers le double de celui-ci.

Ce n'est certainement pas seulement le fait que Caid Sebsi soit l'incarnation du "bourguibisme" (reste à vérifier si c'est le cas) qui fait de ce parti un poids lourd sur la scène politique tunisienne , mais aussi la présence au plus grand rang au sein de son administration de noms comme Taieb Baccouche ou Ridha Belhaj.

C'est aussi ce qui semble être l'opposition la plus réelle et la plus concrète au parti islamiste Ennahda.

Cependant entre la réalité et le vrai-semblant existe la plupart du temps un grand gouffre.

En effet la bataille annoncée entre ces deux partis (Ennahda et l'Appel de la Tunisie) a laissé un peu le reste de l'opposition dans le hors jeu : la bipolarisation semble être une fatalité même pour quelques uns des meilleurs analystes politiques du pays. Mais encore une fois ceci n'est pas totalement vrai.

La bipolarisation politique ne l'est pas tant économiquement parlant  , ces deux partis appartiennent à la même classe : les libéraux. Tout le monde parle aujourd'hui en Tunisie de partis centristes , mais qu'est-ce que le centrisme en politique à part un foutage de gueule?...  Non mais vraiment j'aimerais bien comprendre cette notion qui semble être purement tunisienne .
En tout cas la bataille entre ces deux grands requins politiques ne va certainement pas se faire sur le plan socio-économique , encore moins au niveau de la croyance dans les droits de l'homme puisqu'aujourd'hui comme au temps du gouvernement de Caid Sebsi , les masses populaires se font tabassées , arrêtées et torturées à chaque fois qu'elles sortent dans la rue crier leur indignation et moins encore au niveau de leur "coupure avec le passé" : tous les deux comportent un nombre incalculable d'anciens membres du RCD.

Non la bataille ne se fera pas là , ça se fera sur le mode de vie que veulent avoir les tunisiens : le conservatisme religieux des islamistes ou bien  le modernisme qu'incarne ces intellectuels bien fringués de l'Appel de la Tunisie.

Dans cette sitution si délicate , dans cette misère grandissante et instabilité sécuritaire sommes nous condamnés à avoir un parti pris pour l'un deux ces deux-là?

Et bien non , il y a quelques jours un nouveau pôle s'est bien distingué au niveau de la scène politique tunisienne : le Front Populaire:

Ce front regroupant des partis de gauche et panarabistes essaye en ce moment  de se frayer un chemin au sein de la scène politique aussi bien sur le plan médiatique que dans les luttes populaires comme ce fut le cas dernièrement à Sidi Bouzid avec l'arrestation entre autres de militants de l'UJCT (Union de la Jeunesse Communiste Tunisienne ) le bras jeune du Parto des Travailleurs (ex- PCOT).

On retrouve dans ce front le Parti des Travailleurs , le Parti du Militantisme Progressiste , le Mouvement des Patriotes Démocrates(avec ses deux fractions : l'une présidée par Chokri Belaid l'autre par Jamal Lazhar) , le Mouvement Baath , le Parti Populaire pour la Liberté et le Progrès , le Mouvement du Peuple , la Ligue de la Gauche Ouvrière , la parti Tunisie Verte ,le Parti du Travail Patriotique et Démocratique , le Parti de l'Avant-Garde Arabe et Démocratique et le Front Populaire pour Union sans oublier un nombre assez élevés de militants indépendants.
 Il semblerait aussi qu'en ce moment, les discussions soient toujours en cours avec le Parti des Démocrates Socialiste et le PDP .
Ce front est désormais le plus grand en terme du nombre de partis qu'il comporte mais le nombre est-il suffisant?

Outre le fait que tous ces partis sont reconnus pour avoir milités au temps de la dictature pré et post 87 , ils sont aussi connus pour leur position vis à vis des ex-membres du ex-RCD : No Pasaran ; chose totalement logique et respectable mais le fait que ce fait soit le centre du discours du Front Populaire me met un peu mal à l'aise surtout qu'il a plus à avancer au peuple tunisien.

Sa première différence avec le duo Ennahdha-Appel de la Tunisie est son socio-économique de la situation du pays : aujourd'hui nous sommes dans une phase très sensible de notre histoire , il serait déplorable que les personnes qui ont tout sacrifié pour mettre à la porte Ben Ali payent le prix fort pour leur sacrifice.

Le slogan de la révolution tunisienne est bien clair : Travail , Liberté et Dignité.
Tout cela n'est certainement pas faisable en continuant la privatisation , en laissant pour un jour ultérieur l'amélioration de l'infrastructure du pays et en laissant crever de faim les pauvres ( et même les fonctionnaires d'état qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts) alors qu'en même temps des personnes comme Hedi Jilani se voit attribué la totale liberté.

Tout cela pour dire que le Front Populaire aurait tout à gagner s'il mettait en place la bonne plateforme socio-économique pour son projet , un projet qui pourrait plaire aux masses populaires tunisiennes et qui ferait de lui la troisième voie sur la scène politique mais la vraie seconde voie pour le peuple tunisien.


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